Comment identifier les leaders de l’économie évolutive ?
Selon les estimations, environ 75 % des infrastructures nécessaires d’ici 2050 n’existent pas encore1 . Ce chiffre annonce l’arrivée de profonds bouleversements pour les investisseurs, lesquels s’accompagnent de risques significatifs pour ceux dont la stratégie sera inadaptée. « Dans ce nouveau contexte, il va nous falloir examiner notre exposition et déterminer les moyens de transformer ce risque potentiel en opportunité pour nos portefeuilles, » déclare Amanda O’Toole, gérante de portefeuille d’AXA IM.
AXA IM vise ainsi à segmenter son approche pour mieux cibler les thèmes les plus porteurs. Ceux-ci vont des tendances démographiques, comme la progression de la classe moyenne au sein des marchés émergents, à la transition numérique en passant par l’automatisation et la montée en puissance anticipée des investissements dans les énergies renouvelables à mesure que la planète s’aligne sur les objectifs de l’Accord de Paris sur le changement climatique.
Les thèmes de l’économie évolutive
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Source : AXA IM, BofAML « Transforming World : The 2020s », novembre 2019. BofAML Global Research, Nations Unies, Internet World Stats, Cybersecurity Ventures, Cisco, ITU 2015, Kharas, Brookings Institution, Oxford Economics, BNEF 2019
À long terme, les Technologies propres pourraient bien constituer la plus belle opportunité, précise Mme O’Toole, gérante principale de la stratégie « Clean Economy » d’AXA IM. Le secteur est constitué d’entreprises qui fournissent des énergies renouvelables, développent des techniques destinées à limiter les risques environnementaux ou proposent des outils permettant aux industries à forte intensité de carbone de réduire leur empreinte environnementale. L’objectif est d’assurer une croissance durable à long terme. « En fait, nous sommes tous concernés » explique Mme O’Toole. « Chaque pays, chaque gouvernement, chaque entreprise à travers le monde va devoir opter pour les technologies propres. Ce processus a un coût, mais celui de l’inaction est bien plus élevé, toutes les études le confirment. »2
Les impératifs financiers suscitent l’adoption de solutions plus propres, que ce soit dans le but de réduire les coûts, de réaliser des gains d’efficacité ou pour répondre à la demande des consommateurs en faveur de solutions durables. Des réputations et des parts de marché sont en jeu et certaines entreprises risquent d’être distancées. Plus vous attendrez pour réaliser cette transition, plus vous aurez besoin de capitaux pour la concrétiser, plus il deviendra coûteux de polluer et plus les solutions axées sur les technologies propres prendront de l’importance.
« La question n’est pas de savoir si une clientèle donnée se soucie des enjeux environnementaux en tant que tels. Cela revient simplement plus cher de ne pas agir », ajoute Mme O’Toole. Selon elle, même les marchés les plus réticents finiront par être contraints par la pression réglementaire. « Ce phénomène est en cours, il se généralise et le chemin à parcourir pour arriver à destination va être très long. Les possibilités sont donc considérables et nous n’en sommes qu’au début. »
Plus de 100 pays se sont engagés en faveur de la neutralité carbone d’ici à 2050 et, au total, les engagements dans ce sens portent aujourd’hui sur environ 68 % du PIB mondial3 . En février 2020, ce chiffre n’était que de 49 %, ce qui montre la vitesse à laquelle cette évolution se produit. Pour AXA IM, cela souligne à la fois l’ampleur et la diversité des opportunités qui se présentent, un constat d’autant plus évident au regard du large éventail de secteurs émetteurs de gaz à effet de serre.
Contribution des secteurs économiques aux émissions de gaz à effet de serre dans le monde
Investir dans les entreprises qui proposent des produits et des solutions axés sur la transition énergétique
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Source : AXA IM, BofAML, 2018.
Il ne s’agit pas uniquement d’une opportunité liée à un secteur innovant en plein essor. Les clients d’AXA IM se soucient de plus en plus de leur exposition au changement climatique, que ce soit au travers de phénomènes météorologiques ou du coût du carbone. Les technologies propres constituent pour eux un moyen de commencer à se prémunir contre ces risques. Le secteur peut en effet faire office de couverture potentielle pendant que les investisseurs élaborent leur stratégie à plus long terme, ajoute-t-elle.
La transition numérique s’est accélérée sous l’effet de la COVID-19
À l’heure où la planète doit faire face aux effets de la pandémie, certaines des idées les plus prometteuses émergent au sein de la thématique du consommateur connecté. Les entreprises n’ont eu d’autre choix que de mettre en œuvre la transition numérique dans quasiment tous les domaines, et même si la pandémie faiblit, Amanda O’Toole table sur une poursuite de cette tendance.
« Nous continuons d’observer une accélération de ce phénomène. À mesure que les entreprises redémarrent et dépensent, elles investissent par exemple dans la publicité numérique. De leur côté, les consommateurs recourent de plus en plus aux solutions numériques pour leurs achats. »
Parallèlement, l’automatisation a un rôle potentiel à jouer dans l’amélioration des chaînes d’approvisionnement dont la fragilité a été révélée par la pandémie. L’ère des véhicules entièrement autonomes reste lointaine, mais les changements réglementaires devraient stimuler la croissance. L’automatisation peut également permettre aux investisseurs de s’exposer à des positions généralement défensives, par le biais du secteur de la santé, lequel bénéficie en outre de la réouverture des économies et de l’attention portée aux opérations chirurgicales et aux interventions jusqu’alors différées. À moyen terme, il est possible que la restructuration des systèmes de santé de manière plus générale devienne une priorité sur le plan social, tant pour les investisseurs que pour les pouvoirs publics.
Les marchés en mouvement requièrent une approche dynamique
La montée en puissance de la thématique de l’Économie évolutive s’est accompagnée d’une hausse des valorisations, mais pour Mme O’Toole, celle-ci est souvent justifiée. « Il s’agit d’un segment de marché qui fait généralement l’objet d’une prime. Je pense qu’elle se justifie car il est question ici d’opportunités de croissance sur plusieurs décennies », explique-t-elle. En outre, ces opportunités se maintiennent, selon elle, à travers un large éventail de scénarios de PIB et d’inflation.
Quand bien même cette prime serait justifiée, il est essentiel de maintenir une discipline rigoureuse dans la gestion du portefeuille pour tenir compte de l’évolution des marchés. Cela peut impliquer d’alléger les positions qui ont surperformé ou qui sont simplement devenues surdimensionnées dans un portefeuille donné, ou de redéployer les capitaux lorsque les valorisations deviennent excessives au regard de l’ensemble des opportunités. Cela peut impliquer le fait de s’écarter des « pure players » et en recherchant des actifs qui suscitent moins d’attention, mais qui présentent un profil stratégique similaire. Mme O’Toole estime qu’il est important d’identifier les leaders dans tous les thèmes de l’Économie évolutive, notamment en raison de l’avantage que représente le pouvoir de fixation des prix sur ces marchés de croissance. Il peut également être utile de rechercher les entreprises dotées d’un bilan suffisamment robuste pour déployer des capitaux lorsqu’elles estiment qu’il existe des arguments solides pour investir dans de nouvelles technologies ou d’autres innovations.
Dans sa quête de leaders dans leurs domaines, AXA IM tient compte de la nature environnementale, sociale et de gouvernance (ESG) des investissements au sein de cet univers de manière « très fondamentale », déclare Mme O’Toole. « Nous privilégions les entreprises dont les pratiques et les caractéristiques sont susceptibles, selon nous, de leur conférer un avantage à long terme », ajoute-t-elle. Une attention particulière a par exemple été apportée récemment aux pratiques de travail et à la rétention du personnel.
« Dans un marché en pleine expansion, l’un des freins à la croissance est souvent la capacité d’attirer et de retenir les talents, notamment sur un marché du travail tendu dans lequel les coûts augmentent. » Ainsi, les meilleures entreprises du secteur des technologies propres veulent attirer les meilleurs ingénieurs et chercheurs afin de pouvoir exploiter au mieux les possibilités qui s’offrent à elles.
La thématique de l’Économie évolutive rassemble un large éventail d’idées d’investissement, des services financiers et éducatifs destinés à soutenir une population vieillissante mais active aux entreprises spécialisées dans l’assainissement des méthodes d’extraction des matières premières entrant dans la fabrication des batteries, en passant par les acteurs de l’économie circulaire qui génèrent de la valeur à partir des déchets et les infrastructures énergétiques intelligentes visant à promouvoir l’efficacité.
Pour Amanda O’Toole, ce contexte aujourd’hui fascinant et prometteur est susceptible de récompenser les investisseurs qui prendront soin d’identifier les leaders les mieux placés pour tirer le meilleur parti des opportunités structurelles. Selon elle, l’approche dynamique et déterminée d’AXA IM en matière d’engagement actionnarial vise à identifier les équipes de direction capables de transformer ce leadership en croissance, parts de marché et marges solides.
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